Le Janurus
Le Vol du siècle

Chapitre 1 - Un Client

Elanus se réveilla en sursaut lorsque l'alarme de son vaisseau se mit à hurler. Le Lapis-Lazuli était dans l'hyperespace, il ne pouvait donc évidemment pas s'agir d'une attaque ennemie. Il se précipita vers la salle de pilotage, dégringolant quatre à quatre les marches de l'escalier. Examinant d'un seul coup d'œil les voyants clignotants de la console, il poussa un juron en Quadzi.

- Dizzie, pourquoi diable ne m'as-tu pas prévenu que le réacteur tribord venait de perdre un de ces régulateurs de flux ?

- La panne s'est déclarée trop soudainement, mentit l'I.A. du vaisseau, vexée de son erreur. Je n'aurai pas pu te prévenir plus tôt.

- Et merde, ca n'arrive qu'à nous, ce genre de tuile !

Tout en parlant, il débrancha aussitôt les réacteurs hyperluminique avant qu'il ne surchauffe et ne transforme le vaisseau et son occupant en nova. Le vaisseau fut aussitôt éjecté dans l'espace normal. Elanus se laissa tomber sur son siège de pilotage et souffla un bon coup. Mais pas pour longtemps. Un vaisseau sans marquage surplombait le Lapis-Lazuli.

- Oh oh… Je parie que ce lascar là n'est pas ici pour m'inviter à boire le thé.

Et en effet il commença aussitôt à le canarder avec des faisceaux EM à haute intensité que les boucliers absorbèrent en grognant.

- Fils de Xuzw! Tu vas me payer ça. Dizzie, déploie les turbolasers

- Turbolasers déployés.

Et sans perdre un instant, Elanus riposta sur son agresseur de toute la puissance de ses canons à antimatière et de ses turbolasers. L'autre vaisseau esquiva ses attaques avec adresse, et exécutant un double looping, il se retrouva sous le ventre du Lapis-Lazuli. Mais mal lui en prit. Le canon ventral sortit de son logement et lui tira dessus presque à bout portant.

- Prends ca, bouffon ! Tu t'attendais pas à un canon placé là, hein ?

Les boucliers ennemis encaissèrent tant bien que mal le choc, mais ils n'empêchèrent pas Elanus de détruire un des stabilisateurs de l'autre vaisseau, et d'endommager gravement un des moteurs HyperL. Le vaisseau fut projeté à distance par la violence du choc, et le Lapis-Lazuli fondit sur lui tel un oiseau de proie pour le mettre définitivement hors de nuire. Il lui décocha un missile à tête perforante qui se planta dans sa coque, paralysant le système informatique de l'agresseur.

- Qui que tu sois, rends-toi où je te transforme en poussière.

Mais à ce moment-là, le vaisseau ennemi explosa, projetant une tonne de débris divers sur le vaisseau d'Elanus.

- L'enfoiré! Il se barre.

En effet, du nuage de débris avait émergé un petit monotz qui s'empressait de quitter les lieux. Ce type de vaisseau avait été surnommé "cercueil volant", non pas à cause de problème de fiabilité, mais parce que le pilote n'avait pas plus de place dedans que dans son cercueil. Couché dans un compartiment minuscule bardé de systèmes de survie, il dormait pendant la plus grande partie du voyage. Normalement, l'avantage était d'avoir un vaisseau minuscule, donc peu cher. Mais celui-ci était d'un type un peu particulier. Ses énormes moteurs HyperL en faisait un engin ultra rapide. Il n'avait pas été conçu pour faire des économies, mais plutôt pour faire de records de vitesse.

- Il ne doit pouvoir monter jusqu'à 150 kc, fit Dizzie en analysant son profil de passage dans l'hyperespace.

- En attendant, il nous a eus. Avec tous ces débris, il est inutile de songer à le rattraper avant qu'il n'ait franchi la vitesse de la lumière. Mais je le retrouverai un de ces jour. As-tu réussi à craquer le code de son transpondeur ?

- Non, mais j'ai enregistré son profil. J'aurais tout le temps de le décrypter en hyperespace.

- Bien joué. Mais maintenant, il va falloir bosser, si on veut repartir dans l'hyperespace.

Elanus l'avait échappé belle, mais effectivement, il fallait qu'il répare s'il ne voulait pas rester là pour l'éternité. En grommelant, il enfila son scaphandre et s'avança vers le sas du vaisseau. Une fois sorti dans l'espace, il s'attaqua au boulot. La coque et les moteurs avaient subi des dégâts, mais sans trop d'importance. Leur réparation fut aisée et rapide. En revanche, les dégâts du sabotage qui l'avait jeté dans la gueule du loup seraient plus durs à réparer. C'était à la fois simple et compliquée. Chaque réacteur disposait de six régulateurs de flux disposés en étoile. Mais il fallait que leur disposition soit parfaitement régulière pour fonctionner. Comme le réacteur pouvait fonctionner avec la moitié de ses régulateurs, il n'avait qu'a enlever le régulateur défectueux et à déplacer les autres pour former une étoile à seulement cinq branches. Mais c'était plus facile à dire qu'a faire. Surtout qu'il était obliger de faire de même avec le second réacteur. Le moindre défaut de positionnement de 0,005 microns, et le système ne servirait pas plus que s'il était absent. Après une heure de travail, concentré sur le viseur de son outil, il ouvrit son micro.

- Dizzie, a mon signal, tu enclencheras le système d'auto-nettoyage des réacteurs. Mais pas avant ! Je n'ai pas envie de finir en un nuage de molécule.

- Qu'est-ce que tu crois mon coco, je tiens à toi. Et je ne suis ni stupide ni aveugle. Je ne déclencherai jamais ce genre de manœuvre sans être sur que tu es le plus loin possible de la trajectoire des jets de plasma.

- Dizzie, tu es un vrai ange gardien pour moi... OK, tu peux y aller.

Et deux jets de plasma brûlants et erratiques apparurent derrière les réacteurs HyperL, fuyant le vaisseau pour se perdre dans les profondeurs inimaginables de l'espace interstellaire.

- C'était pas tout à fait ça, hein ?

- L'alignement des régulateurs était à 3,45 % et le maximum toléré est de 0,18  %. Désolé, mais je crois que tu va devoir recommencer.

Elanus jura, puis se résigna à se pencher de nouveau sur les régulateurs. Il lui fallut finalement près de quinze heures de travail. A la fin, les réacteurs se résignèrent enfin à produire deux jets de plasma bien régulier et contrôlé. Il rentra dans le vaisseau, jeta son scaphandre et ses outils pêle-mêle dans les coursives, puis entra dans le poste de pilotage.

- Tu sais quoi, ma vielle Dizzie ?

- Tu sais bien que non, je ne suis qu'une pauvre machine dénué de ce que vous autres organiques vous appelez pompeusement "l'intuition".

- Je sais bien, mais tu pourrais au moins essayer ! Bon, je vais tout te dire. J'ai trouvé des résidus de consternine dans le régulateur qui a lâché. Voilà ce que ce porc a utilisé pour saboter le vaisseau.

- De la consternine ? C'est rare et dangereux. Tu as vérifié les autres régulateurs  ?

- Bien sur, pour qui me prends-tu, tas de ferraille ? Et j'ai aussi vérifié deux ou trois autres trucs. Mais fait quand même un check-up du vaisseau. On est jamais sur de rien avec des mecs assez fous pour saboter le vaisseau d'un Janurus, ajouta-t-il en replongeant le vaisseau dans l'hyperespace.

- A tes ordres mon chou…

- Ne m'appelle pas "mon chou". En tous cas, ca va faciliter mes recherches. Peu de gens peuvent se procurer un tel produit. Je vais pouvoir remonter la piste de celui qui veux me tuer.

Elanus salua Dizzie, puis se dirigea vers ses quartiers. Après une bonne douche, il s'écroula sur son lit. Son client était pressé, et il ne s'était accordé qu'une courte pause d'une heure pendant les réparations. En moins de deux minutes, il dormait comme un bienheureux.

Trois jours plus tard, il arrivait enfin sur Castarenx pour livrer son client. Peu de gens pouvaient se poser sur la surface de la planète vert émeraude sans attendre de délai de transit. Mais le client d'Elanus n'était pas n'importe qui. Il put faire atterrir son vaisseau directement sur le spatioport privé de Lord Kanth-Vadra. Celui-ci l'attendait dans sa chaise à répulseurs, visiblement mécontent.

- Vous êtes en retard ! aboya rapidement la petite créature desséchée. J'espère que vous avez mes fruits.

- Bien entendu. Un Janurus ne revient jamais les mains vides. Mais en revanche, il n'a guère l'habitude qu'on lui manque de respect.

- Vous n'êtes qu'un mercenaire, je vous paye pour que vous me rameniez mes baies de quenzo. Je n'ai aucun respect a vous accordez !

- Vous vous trompez, répondit Elanus en prenant une grappe de quenzo.

Il la lança en l'air, puis la désintégra d'un revers de son sabrolaser.

- Kkrrrrr !Vous êtes fou ! Il y en avait au moins pour un quart de million de Dorés !

- Contrairement à ce que vous semblez croire, nous ne sommes pas des mercenaires. L'argent n'est pas tout pour nous. Respectez-moi et je vous vendrais les quenzos. Entêtez-vous, et tous les fruits finiront dans mon estomac. Et vous savez très bien que seul un Janurus pourra vous en fournir. Les quenzos sont bien trop rares pour un simple commerçant, honnête ou non.

Le vieillard jura en un langage que jamais Elanus n'aurait pensé qu'il pouvait utiliser, voire même connaître. Puis il cracha par terre et le regarda droit dans les yeux.

- Ce qu'on raconte est donc vrai. Il n'y a rien de plus fier dans cette galaxie de fous que les Janurus. Je ne sais pas ce qu'un estomac, mais je ne veux pas que mes fruits y finissent. Je vous salue avec respect, Maître Elanus.

Cette dernière phrase était dite tellement difficilement qu'Elanus cru un moment que Lord Kanth-Vadra allait s'étrangler et expirer sur place. Mais il s'accrocha à la vie, comme il le faisait déjà depuis 145 années galactiques type 5, pour le plus grand désespoir de ses héritiers. Il paya les baies de quenzo, et Elanus repartit vers son vaisseau. Il fut cependant arrêté par un garde du corps qui lui demanda avec curiosité d'où venait son arme.

- J'ai circulé avant ce boulot, expliqua-t-il. Je connais un bon tiers de la Galaxie mais je n'ai jamais rien vu de pareil.

- C'est un sabrolaser, c'est une arme unique et je l'ai fabriqué moi-même. En fait, sur ma planète natale, cette arme n'a jamais existé que dans l'imagination des écrivains de science-fiction de l'ère préspatiale. Mais lorsque j'ai été catapulté dans la civilisation galactique, je n'ai pas résisté à l'envie d'en créer un.

- Incroyable… Ce doit être une planète de fous, pour inventer des armes aussi bizarres.

- Vous ne croyez pas si bien dire…

Sur ces quelques paroles, Elanus prit congé du vieux Lord et quitta la planète.

Une fois sorti de la zone d'influence de la planète, il activa l'hyperdrive, faisant plonger son vaisseau dans l'étrange réalité nommée hyperespace. Dizzie ne put s'empêcher de commenter leur destination.

- Talus-Gardza ? On y retourne encore ?

- Et pourquoi ferais-je le contraire ? Ce sont les meilleurs chantiers spatiaux de la Galaxie, et nous en sommes encore assez proches.

- Tu fais comme tu veux, mais je n'ai jamais vu un pilote retourner aussi souvent là où son vaisseau a été construit.

- Je recueille avec soin ce précieux témoignage d'une I.A. qui n'a jamais connu un autre pilote que moi, répondit sarcastiquement Elanus.

Et Elanus et Dizzie continuèrent à se disputer pendant une bonne partie du voyage, comme à leur habitude. Puis le vaisseau sortit enfin de l'hyperespace. Rejoignant le plan de l'écliptique, ils approchèrent de la ceinture d'astéroïde du système.

Talus-Gardza était un système typique de ceux recelant une vie basée sur le carbone. Une étoile de type spectral G entouré de deux catégories de planètes. Les quatre planètes gazeuses avaient en orbite les chantiers spécialisés dans les cargos et autres transporteurs du Cosmos. Leurs nombreux satellites étaient entourés d'une noria de spatiodocks, de vaisseau géant et d'autres objets. Mais elles occupaient toutes une position orbitale assez éloignée de la trajectoire du Lapis-Lazuli et aucune n'était en vue. La troisième planète en partant du soleil était spécialisée dans les gros vaisseaux d'exploration et de croisière et la seconde dans les yachts en tous genres. C'étaient les deux seules planètes dont la surface était habitable, et les installations portuaires étaient présentes absolument partout.. Enfin, la plus proche du soleil, au cœur du système était chargée des vaisseaux de guerre. La proximité du soleil avait de nombreux avantages. Les vaisseaux étaient testés dès leur lancement dans des conditions extrêmes. Les espions, quant à eux, étaient aveuglés s'ils tentaient d'obtenir des informations à distance. Mais tout ceci n'intéressait pas Elanus. Son vaisseau, le Lapis-Lazuli, en tant que prototype unique, était originaire d'un des milliers d'astéroïdes dont il s'approchait. Plus exactement, il s'agissait de Condor II, l'astéroïde du Dr Macassar. Considéré comme un excentrique par la plupart de ses confrères, il n'en était pas moins un génie. Tout ce que savait Elanus lui avait été enseigné par ce vieil Allandien à six bras.

Il engagea prudemment son vaisseau entre les astéroïdes. Heureusement, un tel champ était loin d'être aussi dense que les néophytes le pensaient. Un simple détecteur de collision permettait à tout pilote de s'y aventurer sans risques. Néanmoins, un inconscient n'y aurait pas survécu très longtemps. Elanus mit son vaisseau en orbite autour de l'astéroïde du Dr Macassar, et envoya un signal de demande d'atterrissage. La réponse lui parvint rapidement, et il glissa le Lapis-Lazuli dans la caverne qui servait de hangar.

Dans un nuage de vapeur, le vaisseau se posa dans le vaste hangar. Son sas s'ouvrit dans un sifflement, et Elanus descendit de son vaisseau pour saluer son ami.

- Salut, Elanus, alors, comment se comporte le vaisseau ? Ne me dit pas que tu l'as encore cassé, jeune écervelé.

- Salut, Doc. J’ai un régulateur de flux qui a sauté en plein dans l’hyperespace.

- Tu te fous de ma gueule ? Ca saute pas tout seul un régulateur.

- En effet, quelqu’un l’a sans un peu aidé. C'était du sabotage, et on m'attendait.

- Je vois, ca explique le piteux état de ton engin. Si tu continues à le maltraiter comme ça, fit-il en le menaçant avec sa canne, je n'aurais bientôt plus rien, à réparer. Mais bon, je ne m'attendais pas à moins venant de ta part, viens me raconter ça autour d'un bon verre fit l'Allandien dégingandé en riant à gorge déployée.

Et Elanus dut lui raconter toute l'histoire avant de pouvoir lui parler de la réparation de son vaisseau. Et il faillit mourir de rire en écoutant les nouvelles demandes d'Elanus.

- Installer un système qui réorganise automatiquement les régulateurs en cas de défaillance ? Tu délire ! Aucun vaisseau n'a de système de ce genre. Je te trouve bien paranoïaque, même pour un Janurus.

- J'ai failli mourir à peu de choses près. Il est hors de question que je reparte avec un système standard répondit Elanus avec un sourire tranquille. Ce vaisseau a été conçu pour être le vaisseau le plus perfectionné et le plus sur de cette Galaxie. Et je ne veux pas renoncer en chemin…

- Ok, je vais te le mettre, ce fichu système. Mais à ce train là, ce ne sera plus un vaisseau, ce sera une exposition permanente de tous les systèmes les plus bizarres de la Galaxie ! Tu es plus têtu que ma belle-mère, tu sais ?

Et tout en pestant et grognant, le Dr Macassar commença à farfouiller dans son incroyable bric-à-brac qu'il nommait sa "réserve". Puis il en tira quelques pièces qu'il entassa près du Lapis-Lazuli. Une heure après, il était en pleine réflexion intensive et plus personne n'aurait put le dissuader d'arrêter. Elanus le connaissait bien. Il avait beau rouspéter à chaque fois en disant que c'était une idée insensée, au final, il ne résistait jamais à l'idée d'installer, et surtout de concevoir, les améliorations suggérées par le Janurus. Ce dernier était à coté de lui, lui passant les outils et suivant les ordres et les remarques avec beaucoup d’attention. Il ne se serait jamais avisé de le contredire ou de ne pas aussitôt tester ou calibrer le module indiqué. Le Doc était une des deux seules personnes dont il acceptait les ordres. L'autre n'était ni plus ni moins que Quanten-Highnus, le Janurus qui l'avait adoubé.

- Au fait, fit le Doc sans prévenir. J'ai quelque chose pour toi. Un client.

- Un client ? Toi ?

- Oui, dès que j'en aurai fini avec ce bijou, je te donnerai les détails. Mais pour l'instant, va donc allumer les moteurs.

- OK !

Et malgré son impatience, Elanus dut attendre la fin de la réparation et des tests pour en savoir plus. Le Doc était spécialiste pour allécher les gens en commençant une phrase et les faire languir en ne leur disant le reste que des heures (voire des jours) plus tard. Ils passèrent donc trois heures à finir le boulot, puis à trafiquer la moitié des systèmes du vaisseau : vérifiant un régulateur par-ci, remplaçant un bus de données fatigué par-là, actualisant tel ou tel sous-système de navigation. Un vaisseau était un ensemble. Pour garder l'harmonie, il était nécessaire de le considérer dans sa globalité lors de la moindre intervention. C'était tout du moins la théorie du Doc, qu'il rabâchait à longueur de journée

- Vois-tu, fiston, l'autre jour, j'ai vu passer un type costumé comme un pot de fleur. Il avait le vaisseau le plus antique que j'ai jamais vu. C'est pour ça qu'on lui a indiqué mon astéroïde. Je dois être la seule personne de ce quadrant à savoir réparer un Chasseur de Frelon T-54. Remarque, vu le prix de ce genre de pièce unique, je lui ai dit qu'il était foutu. Ca sera un des clous de ma collection.

- Ne me dit pas qu'en plus tu lui as fait payer un nouveau vaisseau.

- Non, j'ai pas osé pour une fois. Peut être parce que c'était un prêtre. Je lui ai dit que son vaisseau me fournirait assez de pièces détachées pour deux ans et il l'a cru.

- C'est bien toi, ca. Il faudra que tu te décide un jour entre être un escroc et être un samaritain. Les deux, c'est guère compatible.

- Je sais, je suis incorrigible. L'important, c'est de savoir que si ce prêtre se baladait dans un vieux vaisseau qui tenait à peine debout même au sol et en sachant à peine piloter, c'est parce qu'il avait une bonne raison.

- Laquelle ?

- Il fait partie d'une religion inconnue de la plupart des planètes civilisée de cette galaxie, et il a été envoyé en mission par son ordre pour retrouver je ne sais quel objet sacré.

- Je vois, fit Elanus, dont les yeux brillèrent soudain. De quoi s'agit-il ?

- Ca s'appelle l'Iris du Faucon Agranthfi. D'après ce que j'ai déduit de ces élucubrations, c'est diamant d'une taille plus que respectable, environ 120 carats.

- En effet, ca ne court pas les rues.

- Je ne te le fais pas dire. Et en plus, il aurait des pouvoirs magiques. Mais pour savoir comment l'Iris leur a échappé, ca, impossible. Je ne sais pas si on leur a volé, acheté à un prix dérisoire ou autre. Pour ça, tu vas devoir le rencontrer.

- Pas de problème. Où puis-je rencontrer cet intéressant personnage ?

- Voici son ID GalNet. Contacte-le pour avoir un rendez-vous. Mais dépêche-toi. Vu la façon aberrante avec laquelle il mène son enquête, il risque d'être à l'autre bout du quadrant ou mort si tu tardes trop.

- O.K. Je le contacte illico.

Elanus monta dans son vaisseau, suivi du Doc pour contacter le prêtre. Il s'installa devant son centre de communication principal et inséra le disque contenant l'ID. Au bout de quelques instants, une tête étrange apparue sur l'écran.

- Bonjour, fit le Doc. Vous me reconnaissez ? Je vous ai procuré un vaisseau. Je vous avais dit que je vous contacterai dès que j'aurais pu parler avec mon ami Elanus. Et bien figurez-vous qu'il est ici.

- Bonjour, je suis Elanus. Je crois avoir compris que vous cherchiez un objet précieux et rare.

- En effet, je suis Vokle, Grand Prêtre d'Hypsilodon. Je suis sur la piste de l'Iris du Faucon Agranthfi, notre plus grand trésor. Etes-vous disposé à m'aider dans ma quête ?

- Je suis toujours disposé à chercher ce qui est rare. Je suis un Janurus.

- Un Janurus ? On ne m'a guère dit de bien des gens de votre espèce.

- Notre réputation varie selon les secteurs et les systèmes. Je puis vous assurer que vous n'aurez pas à me plaindre de mes services.

- Mais comment payerais-je vos services ? Mon peuple n'est guère riche. L'Iris est notre seul trésor.

- Ne vous inquiétez pas pour ça. Un Janurus sait reconnaître les opportunités sur son chemin. Où puis-je vous rencontrer ?

- Je suis sur Nosphégor. Que diriez-vous d'une rencontre dans le café de la Victoire de Sul, dans la ville de Siphtène ? Ca m'a l'air d'un endroit discret.

- En effet, je connais. C'est un très bon choix. Dans deux jours, à 68 heure ?

- D'accord. A dans trois jours alors, cher futur collaborateur.

Et la transmission fut terminée. Il était l'heure de partir : Il quitta le Docteur Macassar après l'avoir encore une fois félicité et remercié pour son intervention sur le Lapis-Lazuli. Après de chaleureux adieux, le vaisseau pris son essor, et aussitôt passé la limite d'interdiction, il plongea dans les méandres de l'hyperespace.

A suivre...

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