La Culture - Iain M. Banks

L'Histoire

Chaque livre du cycle raconte une histoire indépendante, sans autre lien précis avec les autres que leur déroulement au sein de l'étonnante civilisation de la Culture. En outre, étant donné l'ampleur de cette civilisation, les lieux et les époques où elles se déroulent peuvent être très éloignés les uns des autres. En théorie, les livres peuvent donc être lus dans n'importe quel ordre sans poser de problèmes de compréhension.

Bien que n'étant pas le premier livre sorti, L'Homme des jeux est considéré comme la meilleur introduction possible au cycle, et donc le premier livre à lire pour quiconque désir lire le cycle. On y suit l'histoire de Jernau Morat Gurgeh, un citoyen de la culture dont le principal centre d'intérêt est les jeux sous toutes leur formes, et de plusieurs drones. Gurgeh et le drone Flere-Imsaho sont envoyés par Circonstances Spéciales au sein de l'Empire Azad, dont la société même est structuré autour de l'Azad, un jeu de stratégie extrêmement élaboré. À la grande surprise des azadiens, Gurgeh se révèle de plus en plus doué pour l'Azad, ce qui remet petit à petit en question beaucoup de fondement de cette civilisation. Bien que beaucoup de points ne soient pas explicités, c'est une très bonne introduction aux méthodes de la Culture concernant les civilisations moins avancées technologiquement.

Une Forme de guerre raconte de son coté l'histoire d'un métamorphe, Bora Horza Gobuchol, durant la guerre entre les Idirans et la Culture. C'est le premier roman du cycle sorti mais il présente déjà des parti-pris surprenants, caractéristique fondamentale du cycle. Ainsi, les personnages sont la plupart des étrangers à la Culture, ou bien des membres marginaux de celle-ci, comme Perosteck Balveda, agent de Circonstances Spéciales. Horza, protagoniste principal, est quant à lui carrément un ennemi de la Culture.

L'usage de Armes raconte l'histoire de Cheradenine Zakalwe, un mercenaire employé par Circonstances Spéciales, et torturé par son passé, pour des raisons que l'on découvre peu à peu tout au long du livre. Diziet Sma est de son coté un agent de la Culture chargé de convaincre le mercenaire d'accepter une nouvelle mission, et de superviser cette dernière. Ce roman est unique de par sa structure narrative très originale dans laquelle l'action principale est entrecoupé de flash-backs sur le passé de Cheradenine Zakalwe, le personnage principal. On a ainsi deux trames narratives dotées chacune de leur numérotation propre. Pour complexifier encore plus les choses, la trame narrative la plus ancienne est ordonnée dans le livre de façon anti-chronologique. Une seconde lecture du livre, dans le sens chronologique, apporte donc beaucoup à la compréhension de l'histoire et de ses nombreuses subtilités.

Excession innove en mettant en scène la Culture face à un danger qui pourrait la concerner dans sa totalité, un Problème Hors Contexte. C'est le livre ou en apprend le plus sur les Mentaux de la Culture, en particulier à travers leurs échanges de messages, qui ne sont pas sans rappeler les échanges sur les forums du net, en particulier le réseau usenet. Les humains ne sont cependant pas oubliés, à travers Genar-Hofoen, diplomate de la Culture, ens uivant ses actions tout au long de la crise, mais également en s'attardant sur d'autres éléments de sa vie.

Inversions surprend encore une fois le lecteur par la nature même du récit : à aucun moment il n'est fait de référence explicite à la Culture. L'action se déroule sur un monde ressemblant à l'Europe de la Renaissance. Seules quelques allusions peuvent permettre à un lecteur coutumier du Cycle de comprendre certains événements, et l'appartenance légitime du récit au sein du cycle. Deux personnages, le Docteur et DeWar, apparaissent en effet définitivement comme étant plus que de simples étrangers, de par leurs connaissances et leur actions tout au long du livre.

L'Univers de la saga

La civilisation de la Culture est une civilisation de taille galactique, profondément avancée technologiquement et socialement. Sa maitrise de l'énergie et son hédonisme la fait apparaître comme un véritable utopie réussie, chose assez rare en SF. Tous ces membres (humains et non-humains, êtres biologiques et intelligences artificielles) sont donc considérés comme égaux et n'ont pratiquement aucune contraintes, dans une société aux possibilités virtuellement illimitées. L'avancée technologique est en effet telle que tout citoyen de la Culture peut en pratique faire ce qui lui plait de son temps, sans contrainte financière ou autre.x

Les humains sont apparememnt la race la plus courante de cet univers, ou tout du moins celle qui est la plus couramment décrite. Il est à noter que l'histoire ne se déroule pas dans le futur. L'auteur est parti du postulat que des races proches puissent être originaires de différentes planètes. Les humains que l'ont suit ne sont donc pas originaires de la Terre, mais d'une multitude de planètes ayant abrité des évolutions convergentes. Des millénaires de brassage génétique ont donné une race à la fois unique et multiforme peuplant tout la galaxie. Les non-humains décrits sont pour la plupart très différents des humains, non seulement du point de vue biologique, mais aussi culturel, éthique et ethnologique.

Les IA ont un rôle crucial dans le cycle, que ce soit les drônes, dont l'intelligence est à peu près égal (mais plutôt supérieure) à celle des humains, et les Mentaux, IA incroyablement intelligente capable de gérer des vaisseaux de taille gigantesque et d'intéragir avec ses passagers. A de nombreuses reprises, on peu se demander si les IA ne sont pas les vrais maitres de la Culture, considérant les races organiques comme des animaux de compagnie dont ils s'occupent avec compassion. La vérité est qu'il n'y a pas de vrai gouvernement ni de hiérarchie telle qu'on peut la concevoir dans la Culture.

Contact, et sa branche Circonstance Spéciale, sont des organismes faisant tampon entre la Culture et les autres civilisation. À ce titre, leur fonctionnement, leurs but et leurs méthodes sont plus proche de ce que l'on connait, avec une hiérarchie, l'usage de la force, du mensonhe, de l'infiltration...

Les voyages interstallaires se font grâce à l'hyperespace, mais aussi l'ultraespace. Très peu d'explications sont données sur les bases scientifiques de ces deux concepts. Un voyage d'un bout à l'autre de la Galaxie est aisément possible, mais dure toutefois plusieurs mois.

Critique

Étant donné la prospérité de la Culture, il n'est pas étonnant que les récits de ce cycle se déroule sur les frontières, là où la culture est en contact avec d'autres civilisations moins avancées. Loin d'utiliser sa puissance pour conquérir ces civilisations, la Culture se contente de les considérer comme des enfants. D'où l'existence des agents de l'organisation Contact, dont le rôle peut par exemple être d'infiltrer ces civilisations. La Guerre est cependante présente, mais reste une solution de dernier recours, quand les autres méthodes ont échoués sur les «barbares». Les civilisations non-humaines sont décrites comme très différentes de l'humanité, à tous les niveaux. L'auteur fait ici preuve de beaucoup de talent en imaginant et un décrivant de façon très coherente des cultures très originales

Mise en abime Choc entre civilsiation de niveau tech et de cultures différentes Echelle de l'histoire (guerre I/C)

Ethnologie l'Affront Changement de paradigme choc des cultures éthique universelle possible ?

culture toute puissante. Vrai en un sens, mais pb si excession

Références

Titre original Date de parution Titre français Date de traduction
Consider Phlebas 1987 Une Forme de guerre 1993
The Player of Games 1988 L'Homme des jeux 1992
The State of the Art 1989 L'État de l'art1 1996
Use of Weapons 1990 L'Usage des armes 1992
Excession 1996 Excession 1998
Inversions 1998 Inversions 2002
Look to Windward 2000 Le Sens du vent 2002
1 Recueil de nouvelles, donc certaines ne s'insèrent pas dans le cycle de la Culture.
Fiche mise en ligne le xx/02/2006