Le XXIIIeme siècle : Le Mal Absolu en personne est de retour après 5 000 ans d'absence, sous forme d'une boule de feu gigantesque, dans le seul but de détruire la Terre. Il est quasiment invulnérable, et on apprend vite qu'il existe un seul moyen de le stopper : réunir cinq puissants artefacts nommés les cinq éléments : l'eau, la terre, l'air, le feu et l'être parfait. Heureusement pour l'humanité, les pacifiques Mondoshawans veillent sur nous. Ce sont les gardiens des cinq éléments depuis des millénaires, et ils viennent nous les apporter. Mais le Mal Absolu ne compte pas se laisser contrer aussi facilement, et envoie les terribles Mangalores pour les intercepter. Au cours de leur attaque, le vaisseau mondoshawan est entièrement détruit avant d'atteindre la Terre, et quatres éléments volés. Des décombres calcinés du vaisseau, les terriens extraient quelques restes d'ADN et ressuscitent ce fameux cinquième élément. Ce dernier se révèle avoir la forme de la plus que charmante Leeloo. Complètement terrorisée par sa résurrection, ne sachant pas où elle se trouve, elle s'enfuit. Elle est alors poursuivie par la sécurité et saute dans le vide pour leur échapper. C'est ainsi qu'elle tombe sur le taxi de Korben Dallas, archétype du looser, mais en apparence seulement... |
|
Dans l'univers décrit par ce film, la Terre est décrite comme une puissance importante ou le capitalisme est triomphant et l'état un rien policier. Il constitue donc une caricature assez sévère (et pas toujours subtile) de notre époque. Notre belle planète apparait donc être une puissance assez importante, mais guère exemplaire dans son comportement, au sein d'une galaxie comportant un nombre inconnu de races et sans alliance importante entre elles. Au niveau technologique, les vaisseau voyagent entre les systèmes stellaires via un hyperespace présenté de façon assez conventionnelle, très proche de celui de Star Wars. Leur look et leur taille est de même très variable : vaisseaux militaires fonctionnels, navire de croisière extravagant, vaisseau personnel bizarroïde... |
Une constante de cet univers est son exubérance à tous les niveaux : technologies, races, modes vestimentaires, architecture. La diversité est l'exubérance semble chose courante au XXIIIeme siècle. En cela, ce film est un exemple parfait de l'importance de l'apparence du space opera dans les oeuvres visuelles, à opposer aux oeuvres principalement textuelles. L'apparence des choses est ici non seulement un moyen pour créer une ambiance, mais aussi une fin, étant donné le plaisir (parfaitement assumé ici) de créer un tel exotisme avec un fort impact visuel. Dès le début du projet, l'aspect du film était considéré comme aussi important que son histoire, et cela se voit fortement dans le résultat.
Les décors, les effets spéciaux et la musique confirment cette idée en étant de très haut niveau, voire tout simplement un sans faute. La beauté et l'originalité des décors est en effet très poussé, grâce à des dessinateurs comme Moebius ou Mézières (responsable de la saga Valérian). Chaque lieu (New York, le Paradis de Fhloston, le temple...) possède une architecture splendide et légèrement déjantée, s'accordant parfaitement aux costumes excentriques de Jean-Paul Gauthier. La musique d'Eric Serra, puisant dans d'innombrables styles est quant à elle inoubliable et grandiose. Il est rare d'entendre dans un même film Opera, musique orientale et rap, et que ces différents styles s'enchaînent de façon harmonieuse tout en étant parfaitement adaptés à leur scène. Ce patchwork atypique mais réussi contribue donc beaucoup à l'ambiance du film, et mérite pleinement son titre de musique de space opera... |
Le scénario est assez basique, mais il est rondement mené et efficace, nous plongeant ainsi entièrement dans l'action pendant toute la durée du film. On peut également lui reprocher un certain manque d'originalité, de par sa reprise de nombreux thèmes et clichés de la SF. Il faut néanmoins bien situer ce film et comprendre que cet étalage de clins d'œils et d'hommages (notamment à Star Wars) est voulu et assumé. Luc Besson, et ses collaborateurs, ont désiré faire un film de fans pour des fans, à la limite de la parodie. Force est de constater qu'ils ont réussi à puiser dans les classiques universels de la SF pour offrir un divertissement jubilatoire, que l'on connaisse les codes utilisés ou non. En ce sens, le Cinquième Élement est une histoire et un film unique en son genre, atypique également de par ses origines françaises revendiquées.