L'histoire nous emmène en l'an 2071 : Spike et Jetblack sont deux chasseurs de primes éternellement fauchés. A bord du Bebop, leur vaisseau spatial, ils traquent les hors-la-loi (enfin leurs primes) dans tout le système solaire pour se renflouer (ou du moins essayer). Au début de la série, ils déclarent n'avoir aucune envie d'accroitre leur équipage, mais très vite le sort en décide autrement. Ils sont ainsi rejoint, sans vraiment l'avoir choisi, par Ein, un chien surdoué, par la sublime Faye Valentine, également chasseuse de prime, et par Radical Edwards, génie de l'informatique agée de 13 ans. Bref, un chien, une femme et un gosse, ce qu'ils voulaient éviter le plus. |
Nos cinq personnages atypiques vont donc parcourir le système solaire, vivant des aventures comiques, tragiques où émouvantes tout au long des 26 épisodes de la série. La plupart de ceux-ci sont indépendants, même les meilleurs d'entre eux sont reliés pour former une trame de fond principalement axée sur le mystérieux passé de Spike.
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Grâce aux "Gates" (des autoroutes "en espace déphasé" parcourant le Système Solaire), les vaisseaux comme le Bebop peuvent voyager aisément d'une planète à une autre. Mais la Terre elle-même est devenue inhabitable suite à un grave problème d'explosion de la "Gate" de notre belle planète (référence au Cycle d'Hypérion ?) L'humanité a donc été obligé de s'exiler et de terraformer nombre de planètes, satellites et astéroïdes du système solaire. Chaque colonie est ainsi un monde complet, avec son identité propre, issue d'un joyeux mélange de toutes les cultures terriennes. Cowboy Bebop est donc assez unique au sein des space opera, en situant l'action au sein d'un seul système stellaire, tout en ayant toutes les caractéristiques d'un space opera interstellaire classique. Les anachronismes sont également légion au niveau des objets de tous les jours, rendant cet univers à la fois exotique et étrangement proche du notre, ne le rendant au final que plus crédible. |
En plus du Bebop, chaque membre de l'équipage dispose d'un vaisseau personnel. Spike a son Swordfish, un chasseur très rapide au look effilé et armé d'un impressionant canon à plasma. Faye pilote le Redtail, très agile et lourdement armé, du même type que les engins de la police. Enfin, Jetblack possède le Hammerhead, un vaisseau athmosphérique au look inimitable. La nature même des colonies, situées sur des planètes récemment terraformées permet à l'action de passer rapidement d'un environnement accuillant avec une athmospère, à l'immensité de l'espace, ou à des déserts hostiles. Chaque vaisseau est très détaillé dans son fonctionnement et dans son maniement, rendant les scènes d'actions à la fois réalistes et prenantes.
Cowboy Bebop fait partie des montres sacrés, de ces quelques animés qui ont profondément marqué le monde de la japanime, et marquent le passage d'une époque à une autre. À première vue, Cowboy Bebop est une série particulièrement bien ficelée, mélant aventures, humour, mais aussi une indéniable noirceur. Le style et le ton de la série varient énormément d'un épisode à un autre, permettant à la série d'aborder tous les genres, de la comédie loufoque au drame. En particulier lorsque le passé de Spike refait surface, dans des épisodes qui nous ont offert de magnifiques scènes aujourd'hui devenues cultes. Les épisodes comiques sont plus des histoires indépendantes, avec de nombreux hommages et références (Alien, Ed Wood, Batman, 70's, la Blaxploitation...). Dans tous les cas, on finirt par se rendre compte que la série est très dense. On est sûr de découvrir un nouveau détail à chaque fois que l'on revoit la série, ce qui est sans doute la raison ultime de son statut d'œu vre culte.
La sublime musique de Yoko Kanno est toute aussi importante dans la qualité globale de la série, de par son éclectisme et son adéquation à chaque épisode. Il y a en effet autant de diversité et hommages dans la bande son que dans le reste de l'anime. Du grand art ! L'animation de la série est également de haute qualité, un modèle du genre, avec une utilisation innovante et intelligente de la 3D qui se retrouve intégré à la 2D de façon très soigné. Ce fut en 1998 un des premiers animes à s'aventurer dans ce genre de technique, ouvrant la voie à une véritable révolution technique de la japanime. Il y a un "avant" et un "après" Cowboy Bebop. Les personnages sont tous détaillés et très attachants, aussi bien les protagonistes que leurs adversaires. Leur métier de chasseurs de primes les destinent à tout, sauf à devenir des héros classiques. Tout ce qu'ils recherchent, c'est d'avoir de l'argent, ce qu'ils ne réussissent pas souvent. Le regard désabusé de Spike sur la vie, le côté bourru de Jet Black, le charme de Faye, l'excentrisme de Ed, l'intelligence insoupçonée de Ein, autant de caractéritistiques qui ont rendues ces personnages inoubliables et de suivre leurs aventures avec un plaisir indéniable. |
Cowboy Bebop connut une diffusion assez chaotique au Japon, a priori en raison de sa violence jugée trop importante. Une première série de 13 épisodes (2, 3, 7 à 15 et 18) fut diffusée en 1998 sur TV Tokyo, du 3 avril au 19 juin, puis la série fut diffusée dans son intégralité en 1999 sur WOWOW. Il faut aussi noter qu'à l'époque, Sunrise misait tout sur Brain Powerd, et ne croyait pas en Cowboy Bebop. La suite a montré à quel point ils se trompaient. Malgré tout celà, il vaut mieux regarder la série dans son ordre. C'est le meilleur moyen de suivre la trame de fond de la série et les allusions éparpillées dans les épisodes. Le film est quant à lui une histoire indépendante se situant vers l'épisode 22 de la série.