Arthur Accroc (Arthur Dent) est un terrien tout ce qu'il y a de plus normal, domicilié en Grande-Bretagne, et fort heureux de cet état de fait, à défaut d'être satisfait du reste de son existence. Mais bien entendu, ce bonheur ne dure guère, et dès le début du livre, le voici confronté à d'implacables démolisseurs venus raser sa maison pour construire une déviation. Quoique fort déplaisante, cette situation reste encore normale, et elle ne vas pas durer non plus. Car voila que son ami Ford Escort (Ford Prefect) débarque et l'emmène au pub pour lui confier deux révélations. Premièrement, Ford est un extraterrestre de la région de Bételgeuse. Deuxièmement, la Terre va être détruite dans quelques minutes pour faire place à une déviation hyperspatiale. S'en est donc fini du bonheur de Arthur, qui va se retrouver propulsé avec Ford de planète en planète, sans repos, et surtout, comble de l'horreur pour un digne britannique : sans thé !

Dans le premier tome, Arthur va ainsi se retrouver impliqué dans la quête pour la Grande Question sur la Vie, l'Univers et le Reste, et dont la réponse est 42. Ford et lui tombent en effet sur le Président de la Galaxie, Zappy Bibicy (Zaphod Beeblebrox), qui accompagné de la belle Trilian, vient de voler le Coeur-en-Or dans ce but précis

Dans le tome 2, Arthur va visiter le restaurant le plus étonnant de l'univers et découvrir quelques vérités gênantes sur l'origine de l'humanité. Le tome 3, entièrement tourné autour du cricket, est voué à rester incompris de tout humain non britannique. Dans le tome 4, on en apprend plus sur les dauphins, et il arrive enfin des trucs agréables à Arthur. Enfin, le tome finale de cette trilogie en cinq tomes donne une fin innattendue à la saga.

Le Guide Galactique faisant partie de ces sagas (au même titre que le Disque-Monde de Pratchett) prenant le contrepied de la Hard-Science, on peut s'attendre à une absence totale de crédibilité. Mais la réalité est plus subtile que ça. Si la science, ses théories et ses lois sont traitées ici cavalièrement, la crédibilité de l'ensemble subsiste. Le postulat de départ est que de toute façon, l'univers est complètement farfelu de nature, et les faits qui nous semblent des vérités absolues sont tout sauf ça ! L'exemple du BabelFish est ici révélatrice. Nombreux sont les space-opera ou la question de la communication entre espèces, cultures, ou groupes de langues forcément différentes est traitées n'importe comment, voire ignorée. Ici, bien que la solution soit complètement farfelue, elle rend l'histoire possible, et c'est tout ce qui compte !

Le Guide galactique est donc une série fortement atypique dans un genre qui à parfois recours à outrance au réalisme et à la rigueur scientifique pour se crédibiliser. Ici tout n'est que parodie et humour non-sens à l'anglaise, proche de celui des Monty-Python. Le style peut donc être quelque peu rebutant au premier abord, tant il est hors du commun. Il ne faut bien entendu pas se laisser convaincre par une première impression décourageante et ne juger les livres qu'une fois réellement entrée dans le monde de Douglas Adams. La traduction française, avec ses jeux de mots tordus et volontairement stupide sera adorée ou détestée, mais ne laissera pas indifférent.

Tous les livres sont aujourd'hui disponible au sein de la collection Folio SF après avoir été édité dans la défunte collection Présence du Futur. Le Guide Galactique fut au début un feuilleton radiophonique, diffusé en 1978 sur BBC Radio 4. Outre les livres, la saga dut adapaté en mini-série télé, en K7 audio, en pièce de théatre, en jeux video, en comic... Et sans oublier le film récemment sorti.