Tylor, vingt ans, n'a pas l'air d'avoir le moindre talent pour gagner sa vie. Du coup, après avoir vu une publicité pour l'armée, il s'engage sans plus se poser de questions. Le plus invraisemblable étant sans doute qu'il arrive à se faire engager en draguant l'ordinateur, provoquant un énorme bug dans tout le système informatique... L'armée, pense-t-il, c'est l'idéal, on est logé et nourri à l'œil ! Oui mais... la guerre contre le Saint Empire Ralgoon éclate ! A cause du bug provoqué par Tylor, d'ailleurs. Mais pas de problèmes pour Tylor qui suite à une prise d'otages rocambolesque, se retrouve promu au rang de Capitaine du Soyokaze, le vaisseau-poubelle de la Flotte Spatiale de l'Union des Planètes. C'est le début d'une longue série d'aventures toute plus rocambolesques les unes que les autres, où Tylor gagne toujours. Au grand désespoir de ses supérieurs qui adoreraient le voir disparaitre....

L'équipage du Soyokaze, composé de tous ceux que l'on considère comme des cas irrécupérables, est sans doute le plus hétéroclite de toute la galaxie. Le Lieutenant Yamamoto se veut l'officier modèle, mais l'arrivée de Tylor pulvérise ses habitudes, ses espoirs et ses idées. Les Commandos et les Pilotes forment deux clans de têtes brulées incontrôlables et prompts à la bagarre. Le médecin a besoin d'être bourré pour exercer, dans la parfaite tradition du space-opera japonais (voire les œ de Leiji Matsumoto). Et ne parlons même pas des gaffeuses jumelles Yumi et Emi Hanner dont on se demande bien ce qu'elles font sur un vaisseau de guerre. Bref, une belle bande de cinglés au milieu desquels Tylor va débarquer sans avoir la moindre idée sur le métier de Capitaine.

• Tylor, irresponsible Captain - Série de 26 épisodes de 30 minutes et 10 OAV (6 x 30 minutes et 4 x 45 minutes)
• 1993 - Tylor Project
• Auteur : Hitoshi Yoshioka
• Producteur : Big West
• Réalisateur : Koichi Mashimo
• Mecha Designer : Shoichi Mauso
• Série et OAV disponibles en France en coffrets DVD VOSTF. (Declic Images)

L'espace connu est divisé dans cette série en deux grandes entités politiques, en mauvais termes depuis fort longtemps. D'un coté, on a L'Union des Planètes, qui dépend de la Terre, et de l'autre le Saint Empire Ralgoon, peuplé d'humanoïdes au longues oreilles (plus proches des elfes que des vulcains). Ces derniers semblent d'ailleurs assez proches de la nature : leurs planètes fleuries et leurs vaisseaux à la technologie organique s'opposent franchement à la technologie très métallique et carrée des humains. La plus grande partie de l'histoire se déroule dans l'espace, à bord des vaisseaux de nos héros ou de leurs adversaires. Ces derniers se déplaçant dans l'hyperespace par saut, manœuvre qui semble assez délicate pour le pilote, demandant à la fois entraînement et talent.. Les batailles sont l'occasion de beaux déploiements selon des formations très ordonnées et géométriques, dans un style mélangeant guerre napoléonniennes et batailles navales.

De par ses innombrables références à la science-fiction occcidentale comme japonaise, Tylor est tout d'abord une superbe parodie, qui vous fera tordre de rire. Moins qu'un japonais hélas, beaucoup de clins d'oeil étant basés sur des oeuvres totalement inconnues chez nous, même de nombreux passionnés. Mais rassurez-vous, même sans voir toutes ces références, Tylor reste extrèmement drôle, principalement gràce au comportement délirant de Tylor et aux réactions du reste de l'équipage. On ne s'ennuie pas et on est sans cesse en train de se demander si Tylor est un crétin fini ou un génie.

Mais au-delà de cet aspect parodique, Tylor aborde aussi des thèmes plus sérieux et chers à la société japonaise actuelle, comme le rapport aux supérieurs et aux ainés. De par sa désobéissance, Tylor semble appeller à la rebellion. La situation est cependant plus complexe et subtile, puisque Tylor, malgré sa loufoquerie, n'arrive pas à cacher le profond respect qu'il nourrit vis à vis du viel Amiral Hanner. Le vrai objectif des auteurs semblent alors plus de s'adresser aux supérieurs qu'aux exécutants : Respecter vos subordonnés, et vous obtiendrez, et mériterez, leur respect. On ne peut pas vraiment dire que la série soit anti-militariste cependant, même si le message pacifique est assez clair. Au final, on obtient une série qui délivre des messages optimistes sans être simpliste, principalement en poussant plus le spectateur à se poser des questions qu'en donnant des réponses toutes fautes. Malgré son statut de comédie, elle joue beaucoup énormément sur la subtilité, ce qui en fait une série exceptionnelle.