Lorsque Martin, la planète de Jint est conquise par les Abhs, sa vie bascule. Son père, le chef d'état de Martin, capitule à condition d'être fait Abh et de devenir le noble en charge de la planète. Sans doute le meilleur des choix qui s'ouvraient à lui, mais ce fut vu comme une trahison par la population de la planète. Notre héros devient ainsi Linn Ssynec-Raucr, fils du comte de Hydec, Ghintec et part pour suivre une formation chez les Abh et effectuer son service militaire. Lafiel (ou plutôt Ablïarsec Néïc Dubreuscr, vicomtesse de Parhynh, Lamhirh) est de son coté une jeune pilote encore en formation, et surtout une descendante directe de l'Impératrice Abh, donc une candidate possible au trône. Les quatre parties de la saga vont raconter leurs aventures ensemble au sein de la Spatiale, prélude à ce que l'on sent comme un destin hors du commun. Dans la première, ils cherchent à prévenir les Abh que les humains veulent attaquer l'Empire. Dans la seconde, on les retrouve à bord d'un vaisseau de combat, en tant que jeunes officiers. Dans la troisième, ils devront se faire diplomates et négociateurs. Enfin, dans la quatrième, JJint retourne sur son monde natal, mais pour le quitter à jamais. |
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Une des grandes qualités de cet animé, c'est la richesse impressionnante de son univers. Hiroyuki Morioka a développé tout un monde, avec sa langue, on écriture, ses clans, sa culture... Les Abh sont des humains génétiquement modifiés pour l'espace. Autrefois contrôlés par les humains, ils se sont rebellés et sont devenus indépendants des siècles auparavant. Se définissant comme les "Parents des étoiles" ils ne viennent que dans l'espace et désirent en avoir le monopole, principalement pour le commerce interstellaire. Se considérant comme supérieurs aux humains, ils les laissent gouverner les planètes de l'Empire à leur guise. Les humains les perçoivent comme des montres, des robots sans émotions vivant dans une société fasciste. Le point de vue de Ghintec nous permet de voir que malgré des aspects assez effrayants, la société Abh est bien loin de cette description. Le plus grand paradoxe des Abhs est sans doute leur incapacité à désobéir qui ne semble pour autant pas brimer leur libre arbitre. |
Les voyages interstellaires sont possibles grâce à l'espace plan, un curieux espace à deux dimensions, en contrepoint des concepts habituels d'hyperespace avec plus de trois dimensions. Les vaisseaux y voyagent dans des bulles spatio-temporelles et peuvent ainsi aller de système en système. L'entrée et la sortie de cet espace se fait par des portes artificielles, on en trouve une par système. Toute la stratégie militaire présente dans la série sera donc basée sur les contraintes et les possibilités d'un tel système. Les batailles se déroulent le plus souvent dans l'espace plan, mais on verra plusieurs exceptions dans la série, avec les adaptatations que cela suppose au niveau militaire. On voit également au long de la série une évolution des technologies, notamment des classes de vaisseaux, qui a de lourdes implications sur les tactiques employées. |
Avec Gunbuster et surtout Les Héros de la Galaxie, Crest of the Stars fait partie des rares animes de space opera pur et dur : L'histoire est entièrement basée sur des batailles entre flottes spatiales ainsi que sur le voyage interstellaire. L'humour, bien que présent, est réduit au strict nécessaire. C'est d'ailleur plus de l'ironie fort à propos, permettant de bien cerner les personnages et d'apporter une profondeur intéressante a l'histoire. Car le grand point fort de cette saga est sans nul doute l'adresse avec laquelle les scènes d'action et de bataille sont mélangées avec des dialogues intimistes entre personnages et des considérations stratégiques et tactiques. Le tout dans un univers riche et très détaillé, donnant une profondeur appréciable et fournissant des enjeux importants auxquels les personnages seront confrontés. |
Les musiques, de style symphoniques, collent parfaitement à l'image, participant activement à bien rendre la dualité de la série : épisme et intimisme. Tout au plus peut-on regretter de ne pas être assez nombreuses. Au niveau technique, l'animation est bonne (on est chez Sunrise) et le chara-design réussi même s'il peut en rebuter certains. Il évolue cependant favorablement au cours de la saga. Les vaisseaux spatiaux sont sublimes, mélange subtil d'esthétisme et d'utilitarisme, les rendant à la fois menaçants et très crédibles. Les images de synthèse, utilisées avec parcimonie dans les deux dernières saisons, sont assez bien intégrées aux images 2D pour l'époque. Néanmoins, leur fluidité permet encore de les repérer, il y a donc encore des progrès possibles.
Trop peu connue, Crest of the Stars est donc une série incontournable. Tout en collant de très près au canons du space opera, elle sait parfaitement trouver son originalité et son efficacité. On est collé à l'action et on en redemande.